Pliés-Dépliés

SÉRIE AVIONS

Les avions construits en volumes de papier sont dépliés avant d’être insolés en lumière rasante. Les feuilles révélées gardent, dans une illusion de relief, la mémoire des pliures inscrites, trace de ce qui fut en trois dimensions objets volants et jeux d’enfants. La mémoire prends ici tous ses sens : mémoire de forme du matériau et souvenirs fondateurs arrachés au temps. Apparaissent des plaques aux reflets métalliques comme sorties de fabriques d’emboutissement de tôles où elles auraient été usinées, pliées, puis déployées, aplaties, écrasées.

Il en résulte toute une déclinaison de compositions géométriques autonomes imprimées sur les matrices de papier, toutes en symétries de faisceaux rayonnants et lignes ordonnancées. Ces constructions linéaires existent par elles-mêmes mais leurs compositions nous renvoient à des choses connues dans l’histoire de la peinture, tels que par exemple des effets de perspectives centrées ou rayonnements sacrés, évocations qui permettent au regard de tracer son chemin.

Immobiliser ce qui volait, stopper les avions, est sans doute un geste d’utopie écologique pour sauver la planète, mais c’est aussi une façon de démystifier avec humour une phobie, celle de la peur de l’avion ou aérophobie, et tenter de la vaincre par un geste symbolique.